PERCEPTION

du 25/02 au 14/05/2022 

Agnès ACCORSI – Charlie WARDE – Caroline VICQUENAULT – Thomas CHIVALLIER – Coline CASSE

L’exposition « Perception » s’articule autour du travail d’Agnès Accorsi et Charlie Warde, mis en regard avec des œuvres de Thomas Chivallier, Coline Casse et Caroline Vicquenault.

D’Agnès Accorsi nous voyons principalement des fusils ligneux de la série des Armes branche. De Charlie Warde des peintures sculpturales et sculptures picturales.

Les premiers sont de simples assemblages de bois collecté – de ceux que peuvent faire les enfants pour jouer – qui ne renvoient pas tant au plaisir du collage qu’à la création d’un écart, entre nature et culture peut-être, une certaine forme de vie et une certaine forme de mort, mais le bois est déjà mort et déjà l’image en a été fixée, au crayon sur papier.

Le second joue, dans des œuvres au formes variées, de la jonction entre deux champs de la création – peinture et sculpture – qu’il n’est plus besoin d’opposer quand la pierre s’invite dans le cadre, quand le pigment se fixe sur le volume, quand la frontière entre l’un et l’autre devient si poreuse qu’elle finit par se fondre.

Trouble. Les œuvres de l’exposition se jouent de notre perception. Cette compréhension sensorielle du monde qui implique entre lui est nous un échange, entre captation directe de notre environnement et projection de notre esprit : recevoir et se projeter, mais les deux vont de paire. Trouble donc, car devant ces œuvres nous recevons ce que nous n’étions pas prêt·es à projeter, ou bien est-ce l’inverse ? Trouble comme agitation mentale provoquée par l’intrusion dans le champ d’un objet inattendu, mais trouble également comme opacité devant l’objet observé. Il est alors question d’écart, entre ce que nous pensons reconnaître et ce que pourtant nous voyons, un écart qui implique une mise en mouvement, une mise en mouvement qui nous conduit à une rencontre, avec les œuvres et ce qu’elles charrient de sens : quand l’eau se trouble la main s’agite, pour retrouver une forme de limpidité. Ou du moins essayer. (Grégoire Prangé)